lettre d'Emmanuelli a ses collegues

Publié le par dominique


Après avoir mailé matinalement mercredi 9 janvier sur son blog pour dire ma colère à l'annonce de M. Ayrault , j'ai reçu en journée une réponse de M. Emmanuelli, avec en piece jointe donc son interview au Parisien et la lettre aux parlementaires..lettre que je n'ai pas osé blogguer dans un premier temps, ne m'y sentant pas forcément autorisée. Autorisation demandée mais non reçue à ce jour..mais j'ai noté que cette lettre était publiée par ailleurs, n'était donc pas réservée aux socialistes..et comme qui ne dit mot consent..je la recopie, (un peu tard, mais  je profite de la RTT qui survit pour ça...) parce qu'en plus le fichier PDF je sais pas gérer sur over blog..

Paris le 8 janvier 2008

Objet : Congrès de Versailles - Adoption du traité européen

Chère camarade, cher camarade

A quatre reprises, les socialistes se sont prononcés pour que l'adoption d'un traité européen impliquant des abandons de souveraineté se fasse exclusivement par voie référendaire:aux congrés de Dijon et du Mans ainsi qu'à l'occasion des dernières élections présidentielles et législatives.

Ce faisant  , ils restaient fidèles au principe fondamental de la souveraineté exclusive du peuple, qui fonde notre démocratie et régit notre constitution - principe auquel nos républiques et nos présidents successifs n'ont jamais dérogé jusquà ce jour.

Cette exigence référendaire reste officiellement la nôtre, d'autant plus forte que le peuple français s'est déjà prononcé sur le traité européen qu'il a rejeté sans ambiguïté.

Conscient des divisions douloureuses qui s'étaient exprimées dans nos rangs à l'occasion de la campagne sur le Traité constitutionnel européen et du désavoeu qu'avait subi la majorité de notre parti, j'avais accepté avec d'autres la synthèse du Mans, pour que notre parti soit rassemblé à la veille de la présidentielle et moyennant l'engagement de rester ferme sur l'exigence d'une procédure référendaire en la matière. Après l'échec, et face à la malversation démocratique à laquelle s'apprêtait le nouveau le Président de la République - piétiner par voie législative le suffrage des françaises et des français- j'avais accepté que nous recherchions une position commune. Cette mission a été confiée à Benoit Hamon qui s'y est attelé avec loyauté et sincérité pendant plusieurs mois.

Malgré toutes ces concessions notre premier secrétaire a décidé seul, le 6 novembre dernier , de faire voter à nouveau le bureau national sur le  pseudo mini traité, qui n'est en réalité que la copie conforme du précédent, expurgé des symboles fédéraux qui ne posaient aucun probleme aux fédéralistes que nous sommes.

Ce vote du Bureau National n'a rien réglé. Non seulement il a mis en évidence nos divisions qui restent fortes, mais il a de surcroît ouvert la porte à toutes les ambiguïtés et à toutes les manoeuvres sur la position réelle qu'adopteront les socialistes.

Il n'y a , en réalité, qu'une seule solution juridique pour que notre exigence référendaire officiellement proclamée aboutisse, pour que nous restions fidèles à nos engagements devant les françaises et les français, pour que la souveraineté populaire ne soit pas bafouée : c'est de s'opposer à la révision constitutionnelle préalablequi doit avoir lieu à Versailles le 4 février. Si elle n'obtient pas l'acquiescement des 3/5eme des parlementaires présents, le Président de la République sera contraint d'en appeler au référendum.

Toute autre solution est factice , pour ne pas dire plus.

C'est pour cette raison que j'irai à Versailles et que je voterai contre, afin que les françaises et les français ne se voient pas privés de leur droit de choisir : je n'ai pas été élu par le peuple pour le priver de sa souveraineté.
Je suis persuadé qu'une très grande partie de nos concitoyens, notamment ceux  qui ont voté Non,  y seront sensibles et en tiendront compte lors des prochaines échéances.

Pour en avoir parlé avec beaucoup d'entre vous , je sais aussi que je ne serai pas seul, que vous êtes nombreux à penser que dans la période difficile que nous traversons, l'heure n'est plus aux renoncements, aux habiletés, à la confusion voire à la duplicité.

C'est pourquoi je propose que toutes celles et tous ceux qui partagent ce point de vue , se réunissent la semaine prochaine, [...] pour envisager les modalités de notre action et la faire connaître.En effet , le temps presse. Dès le 15 janvier débutera la discussion à l'Assemblée  et un vote aura lieu, avant la tenue du congré de Versailles. Les mauvais coups se font toujours dans une précipitation feinte...

J'aurais , évidemment, préféré de pas avoir à prendre cette initiative. Mais on ne nous laisse pas le choix.

Avec l'espoir de te retrouver [...], reçois chère camarade, cher camarade, l'expression de ma cordiale sympathie.


Henri Emmanuelli



j'ai reçu in extremis cet après midi autorisation...en précisant bien sûr de ne pas utiliser le logo de l'assemblée nationale..fff!!j'y ai un peu pensé..et en plus le collage pdf passe pas...ouf!!qu'on se fache pas la dessus..y'a suffisamment d'autres sujets potentiels..:-)





Publié dans societe-politique

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