ADN....................................

Publié le

 Par Béatrix BACONNIER-MARTIN AFP - 


- Après l'Assemblée nationale qui a l'adopté de justesse mardi, le Sénat devait donner, dans la soirée, un ultime feu vert au projet de loi sur l'immigration et à son dispositif controversé sur les tests ADN.

Au terme de cinq semaines de débat et d'une vive polémique qui a gagné les rangs mêmes de la majorité et le gouvernement, les députés ont voté par 282 voix contre 235 le texte de Brice Hortefeux (Immigration) qui durcit les conditions du regroupement familial des étrangers.

Comme ils l'avaient annoncé, PS, communistes et Verts ont voté contre et réaffirmé qu'ils saisiraient le Conseil constitutionnel dont ils espèrent la censure, en particulier sur les tests ADN.

Le Nouveau Centre (centristes ralliés à Nicolas Sarkozy), divisé, n'avait pas donné de consigne de vote.

Signe manifeste de la gêne de nombreux parlementaires sur les tests ADN, le texte est loin d'avoir fait le plein des voix de l'UMP: sur les 321 membres que compte le groupe, 4 ont voté contre (dont François Goulard), 21 se sont abstenus.

277 ont voté pour, une majorité nettement plus restreinte que celle réunie quelques instants auparavant pour le budget (313 voix).

Devant un hémicycle clairsemé le matin mais comble l'après-midi, M. Hortefeux a dénoncé les "caricatures, les excès, les faux procès" dont l'amendement sur le recours aux tests ADN a fait, selon lui, l'objet.

Auteur de l'amendement controversé, Thierry Mariani (UMP) a promis que "sa mise en oeuvre montrera à quel point les polémiques qui l'ont entouré étaient totalement infondées".

Pour l'opposition, Patrick Braouezec (PCF) a regretté que "rien n'ait fait reculer le gouvernement", ni l'appel des Eglises, ni celui de personnalités scientifiques, ni "la pétition qui a réuni plus de 78.000 signatures".

Il a fustigé de manière plus générale la politique de l'immigration et les "objectifs chiffrés" d'expulsion d'étrangers qui ont "pour conséquence que cette chasse tient plus de la rafle".

George Pau-Langevin (PS) a critiqué un projet "dérangeant et peu applicable, mais qui a l'aventage d'envoyer des signes attendus à la frange la plus dure de votre électorat".

L'atmosphère est devenue particulièrement houleuse avec l'envolée de Noël Mamère (Verts), qui a accusé le gouvernement de vouloir "rembourser la part de la dette à l'extrême droite qui a permis au président de la République d'être élu à l'Elysée".

Traitant les tests ADN de "peste biologique" qui institue "la xénophobie d'Etat", M. Mamère a aussi critiqué l'instauration d'un test d'évaluation, dans le pays d'origine, de la langue française et des valeurs républicaines.

"Si on avait demandé aux parents ou aux grands-parents du président de la République, à ceux d'Edouard Balladur, de Fadela Amara ou Rachida Dati de parler français, croyez-vous qu'ils pourraient vivre dans ce pays et être membres du gouvernement ?", a-t-il lancé.

Pour la majorité, Eric Ciotti (UMP) s'est indigné que "le débat ait dérivé". Il a dénoncé "ces caricatures ses outrances" de l'opposition "qui ont servi de paravents à l'absence totale de position cohérente sur l'immigration".

Mais le député des Alpes-Maritimes s'en est également pris à ceux qui, dans son camp, "ont voulu à bon compte se racheter une virginité morale qu'ils ont perdue depuis longtemps".

Publié dans societe-politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article