communiqués RESF

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Trois communiqués. Le premier, dénonçant l'expulsion en 24 heures d'un élève de bac pro de Villeneuve sur Lot est le plus important. Son lycée est en grève. Il faut absolument obtenir son retour, là, maintenant, tout de suite !
Second communiqué publié hier au sujet de la rafle géante prévue pour aujourd'hui à Paris dont l'importance devrait diminuer suite à la publicité qui lui a été assurée.
Enfin, communiqué de Bruxelles suite à la remise du prix Silver Rose à Florimond Guimard au nom du RESF dans les locaux du parlement européen à Bruxelles : Florimond sera jugé pour les mêmes faits devant le TGI d'Aix en Provence lundi prochain. Participation massive aux manifestations le 20 octobre et le 22 octobre souhaitée !

Contact sur ce dossier : Luc Mamin 06 83  13 04 71, Richard Moyon 06 12 17 63 81
19 octobre 2007
« FAST DEPORTATION » A VILLENEUVE SUR LOT

Samir Bouchyoua, 19 ans, a été expulsé le 17 octobre vers le Maroc pour satisfaire l'objectif des 25 000 expulsions du ministre de la rafle et du drapeau.
L'histoire de ce garçon et de sa famille est particulièrement édifiante au moment où il est question de restreindre encore le regroupement familial.
Monsieur Bouchyoua, le père de Samir, est arrivé en France en 1971, avec un contrat de travail. A l'époque, le pays manquait de main d'œuvre et les entreprises allaient recruter le immigrés sur place, les appâtant avec des promesses mirifiques. Depuis, Abdeslem Bouchyoua a toujours travaillé et payé ses impôts en France, contribuant à l'économie de son pays d'accueil. Ses maigres économies étaient envoyées au Maroc pour subvenir aux besoins de sa famille qui s'agrandissait. Ses demandes de regroupement familial n'ont abouti qu'en 2006, pour son épouse et sa dernière fille. Voilà, concrètement, ce qu'était le regroupement familial jugé trop laxiste par M. Hortefeux ! 34 ans à ne voir sa famille qu'un mois par an !
En 2001, M. Bouchyoua avait venir l'un de ses enfants, Samir, âgé de 14 ans à l'époque, pour avoir avec lui au moins l'un de ses enfants et pour qu'il puisse poursuivre ses études. Depuis, Samir a toujours été scolarisé, au collège de Sainte Livrade sur Lot, puis au Lycée Couffignal où il suivait un parcours sans problème : obtention du CAP, puis du BEP (en juin 2007), et inscription en 1ère année Bac pro en septembre 2007. Tous les chefs d'entreprises au sein desquelles il avait suivi les stages correspondant à sa formation reconnaissent son sérieux et sa volonté de toujours bien faire.
Samir est également très engagé dans la vie sportive de sa commune (Sainte Livrade sur Lot) : après avoir suivi des stages et obtenu  un diplôme, il entraîne les moins de 15 ans du club de football de Sainte Livrade sur Lot et joue au poste d'ailier dans l'équipe 1 de Promotion Honneur.
Pourtant, malgré les 34 années de séjour de son père, malgré la présence régulière de sa mère et de sa sœur, Samir, arrivé après l'âge de 13 ans, a reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire) en juin dernier. Samedi dernier, le 13 octobre, le Tribunal administratif confirmait l'OQTF, le lundi suivant les gendarmes se rendaient à son domicile et, en son absence, lui remettaient une convocation pour le lendemain mardi matin. Samir a commis l'erreur de se rendre à cette convocation-piège : il a été arrêté. Transféré à Toulouse le lendemain, il n'était pas conduit à la prison des étrangers (Centre de rétention) comme tout le monde le croyait mais mis directement dans l'avion à 13 heures.  Une « fast deportation » pour reprendre l'expression de ses copains qui a l'avantage aux yeux de ceux qui pratiquent la chasse à l'enfant et au jeune majeur de la faire échapper à tout contrôle de la justice.
Depuis ses camarades et ses enseignants sont sous le choc. Le lycée est en grève, les manifestations se succèdent. Le ministre de la rafle et du drapeau a peut-être marqué un point en frappant traitreusement. Mais il n'a pas gagné la bataille.
RETOUR DE SAMIR POUR COMMENCER, REGULARISATION POUR CONTINUER ET DEMISSION DE CEUX QUI ORGANISENT CES AFFAIRES DEGUEULASSES !

PREFE CTURE DU LOT ET GARONNE
Préfet Lionel BEFFRE   lionel.beffre@lot-et-garonne.pref.gouv.fr
tel (standard) : 05 53 77 60 47 fax (standard) : 05 53 98 33 40
fax (secrétariat) : 05 53 77 61 41 fax (secrétariat général) : 05 53 77 61 49

Ministère de la Rafle et du drapeau Fax : 01 55 55 49 20     Standart 01  77 72  61 00
Brice Hortefeux au Conseil régional Auvergne *Tél. :* 04 73 31 85 85      *Fax :* 04 73 36 73 45
Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D, sur son blog g@larrive.com

Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire

Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html


Contact sur ce dossier : Brigitte Wieser 06 88 89 09 29  Richard Moyon 06 12 17 63 81 Jean-Michel Delarbre 06 89 30 86 15
18 septembre 2007
CHRONIQUE D'UNE RAFLE DEGUEULASSE ANNONCEE A PARIS

Selon des informations concordantes émanant de sources sures, une monstrueuse rafle de sans papiers serait prévue demain 19 octobre à Paris. Il s'agirait pour la préfecture de police de Paris de rattraper son important retard par rapport aux quotas d'expulsions imposés par le ministère de la rafle et du drapeau. En, effet, la préfecture de police devrait afficher 3680 prises en fin d'année. Elle n'en est pas à la moitié.
Le Réseau Education sans frontières s'associe aux recommandations de prudence données par la Ligue des Droits de l'Homme : 1/ Eviter de se déplacer. 2/ Si on y est contraint, éviter les gares et le métro, privilégier le bus ou la marche.3/ Se déplacer avec son titre de transport, mais sans passeport. 3/ Ne se rendre à aucune convocation sans avoir prévenu et être accompagné. 4/ Ne pas ouvrir sa porte si on ne sait pas qui frappe. Relayez et prévenez autour de vous.
Le RESF appelle d'autre part les Parisiens et ceux qui se trouveraient à Paris demain et les jours qui viennent à placer les interventions policières sous le regard de la population, à les encourager quand elles font leur travail de lutte contre la criminalité, de secours à la population ou d'organisation de la circulation, mais aussi à témoigner solidarité et sollicitude aux étrangers contrôlés et/ou arrêtés si d'aventure les forces de police étaient employées à des tâches que la conscience de chacun, et celle de nombreux policiers, ne peut  que réprouver.
Il est possible que, sachant son projet éventé, la préfecture de police l'annule ou le reporte. Mais il n'empêche que même si le terme lui déplait, c'est bien une rafle d'une ampleur inégalée peut-être depuis la guerre d'Algérie que prépare la préfecture. Comme si la police n'avait pas d'autre mission que de donner la chasse à des hommes, des femmes, des enfants même, dont le seul tort est de n'être pas né dans un pays riche et de n'avoir pas de papiers de la bonne couleur !
Il reste que des fuites nombreuses ont eu lieu et le projet a été éventé. Cela prouve, et c'est heureux, qu'il se trouve des fonctionnaires qui ne sont pas prêts à tout cautionner et qui prennent leurs responsabilités en sabotant ce qu'ils considèrent à bon droit comme quelque chose de bien dégueulasse. Le sarkozysme n'a pas encore tout corrompu.


Dernière heure : il semble que, suite à la divulgation de ses projets, la préfecture de police ait réduit ses ambitions, prétendant que s'il y avait bien des rafles prévues, il ne devait rien avoir d'exceptionnel ce vendredi si ce n'est beaucoup de policiers sortis en vue du match de ce soir… Ben voyons.



Contact sur ce dossier : Florimond Guimard 06 08 85 41 18 Richard Moyon 06 12 17 63 81
Bruxelles, le 17 octobre2007
REPRIME A MARSEILLE, PRIME A BRUXELLES !
Le 16 octobre, au siège du Parlement européen à Bruxelles, en présence de plusieurs centaines d'invités dont de nombreux parlementaires européens de toutes nationalités,  le prix Silver Rose Award (Catégorie Europe) récompensant l'action d'une personne physique ou morale dans le domaine du respect des droits de l'homme a été décerné au Réseau éducation sans frontières pour son action en faveur des jeunes majeurs scolarisés sans papiers et des familles sans papiers d'enfants scolarisés.
Le RESF tient à féliciter les quatre autres lauréats du prix 2007 (Heidemarie Wiezcorek ; Aminatou Haidar, Human Rights activist Western Sahara ; Plataforma de Mujeres Artistas contre la violencia de genero), dont l'action dans leurs domaines respectif suscite son admiration avec une mention particulière pour les familles palestiniennes et israéliennes du Parents Circle Families forum qui, par delà les torrents de sang dont on voudrait séparer ces deux peuples s'acharnent à retisser des liens entre elles.
Ce prix, remis par l'ancien premier ministre danois et actuel leader du Parti socialiste européen (PSE) Paul Rasmunsen est un honneur pour le Réseau Education sans frontières dont l'action est ainsi légitimée par le jury d'ONG regroupé dans Solidar et présidé par Harlem Désir. C'est aussi un encouragement à poursuivre le combat pour le droit des enfants débutant leur vie dans un pays et y ayant engagé des études à conduire ces dernières jusqu'à leur terme sans vivre dans la terreur de l'expulsion.
A  n'en pas douter, trouvant ainsi un écho hors des frontières françaises et bientôt un relais en Europe faut-il espérer, l'action du RESF va se poursuivre et s'amplifier.
Ce prix revêt en outre dans les circonstances actuelles, une importance particulière. Il a en effet été reçu par Florimond Guimard au nom du RESF qui était ainsi distingué pour les faits mêmes pour lesquels il sera jugé six jours plus tard. Cet instituteur de Marseille sera en effet traduit le 22 octobre devant le Tribunal de grande  instance d'Aix-en-Provence pour s'être en novembre 2006 opposé avec succès, avec 200 autres personnes, à l'expulsion du père algérien de deux élèves de son école. Il risque 3 années de prison et 45000 € d'amende pour les faits mêmes pour lesquels il a été récompensé à Bruxelles.
Les choses sont ainsi claires : la question est de savoir s'il est envisageable que Florimond soit réprimé à Aix-en-Provence après avoir été primé à Bruxelles. L'opinion internationale, représentée d'une certaine façon par le jury de Solidar et les parlementaires européens a d'ores et déjà tranché. Nous ne doutons pas que, le moment venu, l'histoire tranchera elle aussi. Dans le bon sens.






à bientôt,

Publié dans societe-politique

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